Le rêveur du val
C’est un jour de rêve où défilent les images
S’alimentant placidement des souvenirs colorés
De rêve ; où la fantaisie de l’esprit se
dégage
Brille comme un petit soleil souriant et
arboré
Un homme respire, regardant le ciel blanc et calleux
Avec le regard éteint et plein de tristesse
Inerte, mais se lamentant de son monde frauduleux
Où la grisaille et la blancheur se battent
sans cesse
La tête dans le passé, il rêve, jouissant…
Comme rirait un fermier à la vue de sa
moisson
Le temps a parfois de belles aiguilles
Mais les vents ne font que danser les
voiles
Derrière les nuages se cachent les plus
belles étoiles
Qui avec le soleil chantent et brillent…
Le dormeur du Val - Arthur Rimbaud
C'est un trou de verdure où chante une
rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de
rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson
bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la
nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant
comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa
poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté
droit.
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